La présence des enfants dans les mines et l’exploitation abusive dont ces enfants font l’objet touchent au principe de leur protection, telle que consacré et garanti par les instruments juridiques nationaux et internationaux s’y rapportant. La loi sur la protection de l’enfant veille sur le respect des droits qui sont reconnus à l’enfant et la législation en matière du travail interdit d’exposer les enfants aux pires formes de travail. Il en est de même du code ainsi que du règlement minier qui exclut la présence des enfants dans les mines. 

Malgré tous les instruments de protection des enfants contre l’exploitation abusive, dans les mines de cobalt de Kolwezi, le nombre d’enfants qui s’y trouvent ne cesse d’augmenter, devenant une monnaie courante et s’opérant de plusieurs manières.

La ville de Kolwezi dispose d’une centaine de sites miniers qui emploient près de 300 enfants chacun. A cela s’ajoute les enfants qui travaillent au sein de leur concession familiale. 

L’exploitation abusive des enfants dans les mines de Kolwezi est multiforme et son éradication nécessite des actions ciblées qui doivent s’inscrire dans un processus d’intégration économique tant des ménages que des enfants. 

Ces derniers sont utilisés comme pourvoyeurs de besoins de survie de leur famille, ce qui rend complexe des mesures de lutte contre l’exploitation abusive des enfants dans les mines, axées uniquement sur l’enfant.

Il a été noté et observé que l’âge des enfants exploités dans les mines varie entre 7 et 17 ans. Ces enfants subissent les pires formes de travail prohibées par la loi sur la protection de l’enfant, le code du travail et même le code et règlement miniers en vigueur en République démocratique du Congo.

Les responsables de la Fondation Christine BAHATI constatent que les intervenants dans le secteur minier sont unanimes sur le danger que guette la présence des enfants dans les mines et l’exploitation abusive dont ils sont victimes. Il est évident que certaines ONG et certains acteurs de la Société Civile mènent des actions en faveur de ces enfants. 

Le cas de la MAISON KWETU dirigée par l’Aumônier Père DAMIEN de saint franciscain qui travaille dans ce domaine depuis près de 46 ans et dispose d’un domaine forestier de plus de 40 hectares.  C’est un espace approprié pour développer les activités d’agriculture, élevage et même de la pisciculture. La Fondation Christine BAHATI envisage d’y ériger un « Village d’enfants » dans le cadre du projet de lutte contre l’éradication de l’exploitation abusive des enfants dans les mines de Cobalt de Kolwezi. 

Un accord de partenariat a été signé entre la Fondation Christine BAHATI et la MAISON KWETU qui est un centre d’accueil et d’hébergement de plusieurs enfants sortis des mines. Les deux ONG envisagent de collaborer étroitement dans ce grand projet et d’obtenir la standardisation des outils et instruments d’interventions pour l’efficacité d’action.

Avec l’organisation Bon PASTEUR qui exécute un Programme de protection des enfants intégrant les moyens alternatifs de subsistance, l’autonomisation des femmes et jeunes filles, le rattrapage scolaire, la cohésion communautaire et la santé. Dirigé par Sœur Bernadette, Bon Pasteur mène des actions de sensibilisation des familles contre la présence des enfants dans les mines, l’encadrement des ménages en agriculture, élevage et micro-finance, la mise en place des comités de base au niveau local en faveur du vivre ensemble pour la cohésion pacifique des communautés mais aussi la sensibilisation de celles-ci sur leurs droits face aux exploitants miniers. Bon Pasteur fournit l’accès gratuit à l’éducation scolaire primaire, aux formations professionnelles et à la santé.

Selon le compte rendu de la réunion tenue à Kolwezi entre les responsables de Bon PASTEUR et la Fondation Christine BAHATI, il est également envisagé un partenariat pour une synergie d’action au profit des enfants victimes d’exploitation abusive dans les mines. 

La Fondation Christine BAHATI mettra en place à Kolwezi dès le mois de mai 2024, le projet dénommé « Ecole pour tous » ou « Masomo kwa wote » qui porte sur la scolarisation des enfants pour les sortir des mines, leur intégration économique ainsi que celle des ménages. 

L’encadrement des familles ou ménages permettra la pérennisation des activités du projet et rendra les parents aptes à assumer leur responsabilité sans exposer les enfants aux risques multiples liés aux activités minières.

A coté de ce vaste projet, la Fondation Christine BAHATI va accélérer la création du Village d’enfant à Kolwezi en partenariat avec la Maison Kwetu. 

Plusieurs activités seront mises en place telles que l’agriculture, l’élevage, la pisciculture ainsi que des activités socioculturelles comme le sport, la musique, le théâtre, l’exhibition, etc.

Pour atteindre les objectifs assignés, la Fondation Christine BAHATI recommande au Gouvernement de la République Démocratique du Congo de ne ménager aucun effort pour mettre fin à l’exploitation abusive des enfants dans les mines de cobalt de Kolwezi en particulier et dans les autres sites miniers de la République démocratique du Congo en général.

Les acteurs de la société civile devront travailler en synergie pour constituer un bloc solide en faveur des enfants et obtenir la protection maximale des enfants contre les ardeurs des exploitants miniers.

La Fondation Christine BAHATI alerte les personnes de bonne volonté ainsi que ses partenaires tant au niveau national qu’international sur les conséquences liées à l’exploitation abusive des enfants dans les mines de cobalt à Kolwezi.

La fondation Christine BAHATI invite ses partenaires à soutenir la cause des enfants et accompagner les jeunes à prendre une part active dans le développement économique de leur pays.  

 Fait à Kinshasa, le 06/04/2024

Maître BANAKYEMA KITOKO Gaspard

 Secrétaire Général Adjoint